Historique

Historique Troisvierges - Commune
Historique Troisvierges - Commune
Historique Troisvierges - Commune
Historique Troisvierges - Commune

Historique Troisvierges

Reculée à la pointe nord du Grand-Duché, la commune tient son empreinte pour une large part de sa situation géographique et de son évolution au cours de l'histoire. Pays d'échanges, la région le fut dès le début, le restait au fil des siècles et l'est aujourd'hui plus que jamais.

Tout commença quand, à un endroit perdu dans les immensités de la forêt ardennaise, des hommes, pour diverses raisons, se mirent à dégager des espaces pour y vivre. C'était à l'époque où les Romains traçaient la grande route qui devait relier les cités florissantes de Cologne et de Reims. Des populations s'implantèrent le long de cette chaussée et depuis, la région ne restait plus jamais tout à fait à l'écart des grands axes de circulation.

Belsonancum, qui est le nom latin de Bellain, est cité dans un document mérovingien de l'an 585. Cette localité millénaire se scindait en deux et depuis le 14e siècle on distinguait Hautbellain de Basbellain dans les actes officiels.

L'église St. Michel de Basbellain était à l'origine de la propagation du christianisme dans cette région des Ardennes et une vingtaine de vinages appartenaient à la paroisse mère. Aujourd'hui encore, le nom de « Kirchen », dénomination dialectale utilisée par les gens du pays, témoigne de cette position privilégiée d'antan. Le village voisin de Hautbellain reçut bientôt une vocation plutôt commerciale, et ceci de par sa situation au bord de l'ancienne route romaine, qui conservait beaucoup de son importance initiale jusqu'au début du 19e siècle. Une lettre d'affranchissement de 1331 garantissait trois foires annuelles à la localité et une certaine prospérité pouvait s'établir.

Les villages avoisinants en profitaient. Hullingen (Huldange), Godingen (Goedange) et Beveras (Biwisch) sont cités au 9e siècle et chaque fois on mentionne des fermes de quelque importance. Wilwerdange (Wiverdinges, 1145) et Drinklange (Druncklenge, 1469) apparaissent dans les documents quelques siècles plus tard.

Troisvierges est cité pour la première fois en 1353 sous le nom de Ulvelingen, l'appellation allemande qu'il a conservée jusqu'à nos jours. L'appellation française de Troisvierges date seulement du 17e siècle, quand des pèlerins wallons commençaient à l'utiliser pour se rendre au lieu de pèlerinage dédié aux trois vierges Fides, Spes et Charitas. Ce culte ancestral fut largement propagé par l'ordre des Franciscains établi dans la localité depuis 1641.

Les innovations à la suite de la chute de l'Ancien régime n'ont pas profité à la région qui, de par la création de nouvelles délimitations territoriales, se retrouva soudain acculée contre les frontières avec la puissante Prusse et la toute jeune Belgique. Les échanges commerciaux et autres cessèrent. De ce fait, les désavantages naturels liés au climat assez rigoureux et au sol peu fertile allaient peser de tout leur poids sur une population bientôt appauvrie. La croissance démographique stagnait.

Le recensement de 1843 décrit une population exclusivement rurale qui faisait encore partie de cette société de pénurie et de grande rigueur où des situations d'injustice sociale des plus criantes étaient choses courantes. Cette société était complètement coupée du monde moderne naissant.  

C'est seulement vers la fin des années 1850 que l'isolement géographique est brisé en partie par la construction de la nouvelle route qui reliait Wiltz à St. Vith. Mais le grand bond en avant se fit par l'ouverture du chemin de fer Luxembourg-Troisvierges en décembre 1866. Cet événement signifiait le désenclavement définitif tant territorial qu'économique et social. En 1871, la population de Troisvierges avait déjà plus que doublé et comptait 726 habitants.